dimanche 29 juillet 2018

Comme si tout était possible



Et si on s'en allait, dans la nuit, pour la vie. Pour la vie, ça voudrait dire à jamais. Et si on le faisait quand même, et si on y allait dans le bleu de la nuit. 
Si on ne revenait plus. Si on se désertait. Et si on oubliait.
Et si on suivait le roman-fleuve de la nuit. 
Et si on pénétrait la nuit bleu aquatique, la nuit bleu électrique.


jeudi 26 juillet 2018

Somewhere nice

Tout le monde prend des photos de coucher de soleil. Je fais pareil (alors que je ne sais pas me servir d'un appareil photo numérique). J'ai ce paysage devant les yeux chaque soir.





lundi 23 juillet 2018

J'aime l'été mais pas trop

J'ai mille et une choses sérieuses et dérisoires à faire, et comme d'habitude, j'ai d'énormes difficultés à m'y mettre. Me voilà encore à procrastiner, à rêvasser, à échanger quelques textos, un repas entre amis programmé pour un soir, je range quelques papiers, je fais un peu de ménage, je remue la poussière, je bois plein de café, j'enfume mon intérieur, je fais une longue sieste, je brûle un bâton d'encens, je lis Kwarkito, je regarde ses collages et ses photos, je pense que je vais partager une photo également, et me préparer une citronnade, il fait décidément affreusement chaud pour sortir de chez soi, ou alors un peu plus tard, mais le monde ne me manque pas.
Il est maintenant trop tard pour commencer quoi que ce soit, j'irais mieux au bord du lac, je prendrais 4 ou 5 livres, j'aurais du mal à choisir, et finalement je ne lirais presque rien, je ferais juste du zapping, du slow-book, je fumerais encore, je m'hydraterais, peut-être que je nagerais, quand il n'y aura plus personne dans l'eau, et que le jour déclinera.



Les enfants des migrants travaillent même le dimanche.

dimanche 22 juillet 2018

Minuit sous la pluie



L'été est invivable, sauf quand la pluie tombe doucement sur la ville, sauf quand la ville est endormie, sauf quand les rues sont désertées. 
J'aurais pu errer de longues heures, déambuler sans fin, dans cet espace-temps immobile. 


Minuit et ses fantômes


La nuit est le terrain de jeux privilégié des insomniaques, des rêveurs éveillés, des loups solitaires.
Ils font des paris.


Le ciel est par-dessus le toit


Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.


La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.


Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.


– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

Paul Verlaine, Sagesse (1881)