jeudi 28 janvier 2021

Cultiver la brume, for ever

Il faut prendre le désir à la lettre.
Lacan, Écrits, Le Seuil, 1966.


Aujourd’hui, je crois pouvoir affirmer qu’écrire, c’est toujours écrire entre les langues, les mots, les pensées et les styles des autres. Son style propre est un métissage : aussi, un heureux avènement, ou le produit d’un cheminement progressif dans le travail de l’écriture, avec des hauts et des bas, des inspirations et des absences, de jolies trouvailles et des scribouillages laborieux.

Après quelques jours de plongée dans mes écrits, qui s’étalent sur une dizaine d’années, de 2009 à 2019, après les avoir laissés en dormance, longtemps…, je viens donc d’accoucher de trois recueils de poésies, après avoir fait le grand ménage, trier, jeter (beaucoup), relu, retouché ; trois recueils qui sont comme trois moments de mon existence passée.

Je m’arrête là, je passe à autre chose. Je ne quitte pas le monde de l’écriture pour autant, je crois que je me jette enfin à l’eau ! J’écris simplement autre chose, une chose autre, encore et toujours étrangère, mais qui semble mieux correspondre avec celle que je deviens, et je dois dire que ça me fait du bien. Un souffle d’énergie, une petite euphorie. Comme une métamorphose qui vient de s’achever. Ou le commencement d’une autre.

Peut-être, enfin, peut-être, ai-je emprunté le bon chemin ? Celui de mon désir obscur ?