J'ai vu l'amour de papa pour maman, ça me suffit.
J'ai vu l'amour imparfait, l'amour qui fait fi de sa définition (c'est quoi l'amour ? Tu sais, c'est compliqué), l'amour qui fait mal, qui étouffe parfois, l'amour tyran, l'amour possessif, l'amour indifférent, l'amour narcissique, l'amour égoïste, l'amour intolérant, l'amour amourette, l'amour sans amour, l'amour platonique, l'amour vieillissant, l'amour qui se délite, l'amour ravivé, l'amour amitié, l'amour en deuil, l'amour pour toujours, j'ai vu tant d'amour.
J'ai même vu l'amour entre la Noctuelle et l'Ortie*
Sous les piquants de l'ortie
Se cache un cœur d'artichaut
Une vraie supercherie
Qui peut te brûler la peau
Je sais le mal de l'ortie
Je connais le subterfuge
Car mon jardin aux orties
Est mon unique refuge
Tu étais l'ortie royale
Qui fleurissait mes décombres
Mon amoureux rudéral
Mon dynamiseur de l'ombre
Moi j'étais la noctuelle
Outiée, piquée par tes feuilles
Je me suis faite la belle
Depuis que je suis en deuil
De toi.
(écrit en 2009 ou 2010)
*Notes: La noctuelle, ici la plusie, est une espèce de petit papillon qui se reproduit exclusivement dans les champs d'orties. La chenille se nourrit des feuilles de la plante.
Le mal de l'ortie: (expression) une crise d'urticaire.
Le jardin aux orties (expression) désigne un cimetière.
Outier (ancien français) signifie piquer, flageller avec des orties.
A l'époque, un 26 août 2014, un commentaire de Rem*** aux étoiles, qu'on n'oublie pas :
J'ai bien aimé ton billet et surtout le poème, merci.
Par curiosité, j'ai été voir le 1° lien que tu nous donnes... et je me suis de plus en plus senti en "désamour" avec toutes les hautes pensées de bons catholiques, Et là, j'éclate de rire et ne vais pas plus loin que de copier-coller ceci :
(après l'incendie du Bazar de la Charité, qui tua de riches dames) (...) « Quand on est riche, c'est qu'on aime les pauvres. Les belles toilettes sont la récompense de l'amour qu'on a pour la pauvreté. » L. Bloy, Journal,1900, p. 247.
Je ne sais pas si j'aurais le courage d'aller voir le 2° lien, mais ce sera pour plus tard... Ah, Léon Bloy !...