mercredi 4 décembre 2019

Les brumes automnales




Je n'ai pas vu passer l'automne
L'automne a fui dans un soupir
Un soupir comme la brume
La brume d'un souffle automnal



J'ai toujours eu ce désarroi d'être en vie, dit Sarah Chiche. Ce pourrait être une parole automnale.
La mélancolie de Sarah Chiche est une ombre qui l'a recouverte et l'a déposée dans un berceau de ténèbres, dit-elle aussi.

mercredi 23 octobre 2019

Lettres d'amour

C'est étrange, parfois, comme un seul mot suffit
Pour éveiller en elle l'amoureuse éphémère
Un mot doux, un mot tendre, et la magie opère
Désir et sentiments sur la peau qui frémit

La routine est cruelle : amertume et ennui
Sont le lot quotidien d'une vie trop austère
Elle éprouve la lettre et souvent la préfère
A la réalité : un mot qui la séduit

L'alphabet est le lit où dorment les fantasmes
Un rêve de passion linguistique en secret
Voyelles enlacées, consonnes qui s'embrasent

Désir épistolaire et amour à la ligne
Fidèle à ses pensées, infidèle au concret
Amante de l'idée, elle guettera le signe


(poésie d'un 19/09/2010, retouchée un peu aujourd'hui, avec un ciel bleu)




jeudi 10 octobre 2019

Tous les chemins mènent au lac


Au bord des eaux troubles

Tout près des eaux dormantes

Là où les graminées aquatiques




Ondulent dans le vent

Comme des vagues imperceptibles

- comme des rondelles d'oignons -



Une rencontre cinématographique



un souvenir liquide
une empreinte dans l'air
une trace d'eau douce







Des images d'ô











Le long de l'Herbasse

Toutes les rivières mènent au Lac...














Et aux mots d'ô





... qui sait bien des histoires.

La vie réserve bien des surprises.


lundi 9 septembre 2019

La Noctuelle et l'Ortie

J'ai vu l'amour de papa pour maman, ça me suffit.
J'ai vu l'amour imparfait, l'amour qui fait fi de sa définition (c'est quoi l'amour ? Tu sais, c'est compliqué), l'amour qui fait mal, qui étouffe parfois, l'amour tyran, l'amour possessif, l'amour indifférent, l'amour narcissique, l'amour égoïste, l'amour intolérant, l'amour amourette, l'amour sans amour, l'amour platonique, l'amour vieillissant, l'amour qui se délite, l'amour ravivé, l'amour amitié, l'amour en deuil, l'amour pour toujours, j'ai vu tant d'amour.
J'ai même vu l'amour entre la Noctuelle et l'Ortie*

printemps ou été 2010

Sous les piquants de l'ortie
Se cache un cœur d'artichaut
Une vraie supercherie
Qui peut te brûler la peau

Je sais le mal de l'ortie
Je connais le subterfuge
Car mon jardin aux orties
Est mon unique refuge

Tu étais l'ortie royale
Qui fleurissait mes décombres
Mon amoureux rudéral
Mon dynamiseur de l'ombre

Moi j'étais la noctuelle
Outiée, piquée par tes feuilles
Je me suis faite la belle
Depuis que je suis en deuil

De toi. 

(écrit en 2009 ou 2010)
*Notes: La noctuelle, ici la plusie, est une espèce de petit papillon qui se reproduit exclusivement dans les champs d'orties. La chenille se nourrit des feuilles de la plante.
Le mal de l'ortie: (expression) une crise d'urticaire.
Le jardin aux orties (expression) désigne un cimetière.
Outier (ancien français) signifie piquer, flageller avec des orties.


A l'époque, un 26 août 2014, un commentaire de Rem*** aux étoiles, qu'on n'oublie pas :

J'ai bien aimé ton billet et surtout le poème, merci.
Par curiosité, j'ai été voir le 1° lien que tu nous donnes... et je me suis de plus en plus senti en "désamour" avec toutes les hautes pensées de bons catholiques, Et là, j'éclate de rire et ne vais pas plus loin que de copier-coller ceci :
(après l'incendie du Bazar de la Charité, qui tua de riches dames) (...) « Quand on est riche, c'est qu'on aime les pauvres. Les belles toilettes sont la récompense de l'amour qu'on a pour la pauvreté. » L. Bloy, Journal,1900, p. 247.
Je ne sais pas si j'aurais le courage d'aller voir le 2° lien, mais ce sera pour plus tard... Ah, Léon Bloy !...

vendredi 6 septembre 2019

L'adieu au village et tout et tout

Sur le divan de la salle des entretiens avec ma psychanalyste, nous en étions venues à la conclusion que j'avais fait de grandes "avancées significatives" depuis une année (je suis une patiente idéale, paraît-il, aussi nous nous entendons très bien...) et surtout, j'avais pris la deuxième meilleure décision qui soit, celle de stopper net ce projet harassant et insensé d'écrire une thèse, n'en déplaise à mon directeur. Quelle liberté retrouvée ! Quelle légèreté ! Je vais pouvoir jouir de mon temps perdu - retrouvé, pour flâner en terres d'écriture et de lecture : et rêvasser le plus souvent possible.
Mais la première meilleure décision fût de quitter ma vie antérieure, du temps où j'étais paysanne, et tout ce qui allait avec. 

Juillet 2017

En ce temps là, j'avais noté sur le frigo de ma vieille cuisine, dans cette grande maison de pierres où je vécus presque vingt ans, cette phrase de Ridan (le chanteur) : "Et si le blé m'file du bonheur, je m'ferais peut-être agriculteur."
Mais c'était refuser de voir l'orage qui planait sur les champs de blé. 
Aussi idéal fût-il, notre projet de retour à la terre était bancal et voué à l'échec dès les commencements. C'est que, trop souvent, les histoires d'amour finissent mal.

juillet 2017

Si je pars, je quitte ; et je quitte donc le bel endormi. Le livre se termine, une autre histoire s'écrit.

Mirage d'un hiver passé

Il aura donc fallu que vingt années s'écoulent, tout de même, pour que je renoue avec mes premières amours, ma vie de bohème.
A présent, au septième ciel de ma tour de Montaigne, je peux relire Ma bohème, ce poème qui a laissé une empreinte rêveuse en mon âme et mon corps, dans mes plus jeunes années de collégienne. Je peux aussi espérer avoir pris la troisième meilleure décision de mon existence : celle, entre autre, de répondre à une invitation au voyage.

Vers les forêts anciennes, et ailleurs.


"Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté."

mardi 3 septembre 2019

Je vois tout en noir mais j'aime aussi


la caresse grisante d'un vieux soleil couchant


la danse en douceur de la blanche et folle avoine


Et le gris d'un beau ciel brouillé assorti à mon ombre à paupières.

samedi 27 juillet 2019

Pendant que les champs brûlent



Grâce à France Culture et à sa sympathique série musicale de l'été, consacrée à l'Amour, j'ai redécouvert le joli titre sensuel et brûlant de ce groupe des années 80, Niagara. Un titre qui fait écho à la brûlure caniculaire de l'été, par ici. 
Et pendant que je m'évadais musicalement dans le verdoyant Pays des lacs et petite montagne du Jura, et que je rêvassais tranquillement et mélancoliquement depuis mon vide existentiel (mais tout à fait "serein", selon ma psy), extrêmement déprimée à l'idée du retour obligé, je recevais un courrier du grand Pôle emploi m'avertissant d'un trop perçu et exigeant le remboursement dans le mois qui suit. 


Madame (ma conseillère),

Je viens de recevoir une notification de trop perçu et une dette donc à rembourser. J'aimerais bien qu'à l'avenir les services de Pôle emploi évitent de se tromper dans les versements de l'allocation d'aide au retour à l'emploi car devoir rembourser une somme non négligeable 3 mois plus tard n'est pas vraiment du goût de mon budget financier (et ce n'est pas la première fois que je me retrouve dans l'obligation de rembourser une dette !)
De plus, les explications restent très floues à mon goût. On se demande comment les calculs ont été effectués.
En tout cas, je vous remercie de transmettre cette réclamation au directeur de l'agence car ce n'est pas la première fois que je suis confrontée à l'incompétence des services pôle emploi.
Si seulement, je n'avais que ça à penser. Imaginez-vous les personnes en difficultés, en situation de précarité devoir encore dépenser du temps et de l'énergie pour simplement demander un effacement de la dette ou un échelonnement ? Devoir encore justifier leur demande alors que l'erreur ne vient pas d'elles ?
La moindre des choses, c'est que le directeur présente ses excuses pour ce désagrément.

Cordialement,


La dame m'appela le lendemain pour me dire que c'était de la faute des logiciels : ils ne comprennent pas les incohérences qui surviennent régulièrement dans mon dossier. Incohérences. Heureusement, je suis un cas à part, ajoute-t-elle. 
Puis elle m'annonça qu'après avoir procéder à une mise à jour de mon dossier, j'allais bénéficier d'un rappel (ce que l'institution me doit) de plusieurs mois.

Petit incident au retour de ma vacance de l'âme.

Mais suffisamment lassant.

Puis survint le mail de mon directeur de thèse qui me dit qu'il faut absolument qu'on se voit car il n'a pas le sentiment que j'ai avancé significativement ces dernières années. 
Je lui ai répondu, entre autres, que je ne savais pas ce que signifiait "avancer significativement". 

J'abandonne, je m'abandonne au Temps. Je suis sur le déclin, Monsieur. 
Laissez-moi vivre et mourir. Je préfère rester bohémienne.

Donc, j'ai décidé de m'octroyer du bon temps. Sans regret. 
Mourir à la tâche ? J'irais plutôt boire du vin, au bord des eaux troubles.

mercredi 26 juin 2019

Rêveries musicales



J'en suis toujours à courir après le temps : cette maladie du siècle. C'est ainsi que je passe beaucoup de temps à ne rien faire, dès que possible. A rien faire, c'est à dire à flâner dans les livres, à dormir, à paresser et à me livrer à quelques rêveries notamment musicales. Je passe ainsi des heures immobiles, à contempler le déclin du jour par exemple. Et hier soir, je sombrais, de nouveau, dans les chansons si poétiques, si sensibles, si intelligentes de Brigitte Fontaine. Derrière son air farfelu, elle est, à mon goût, une des plus grandes philosophes contemporaines : elle compose les plus belles chansons d'amour que je connaisse.

mardi 25 juin 2019

Chat doux démon




Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.

vendredi 21 juin 2019

Au bord du lac





Nous avons profité, entre deux orages, d'un moment de douceur au bord du lac. Tandis qu'elle s'endormait dans la chaleur bienfaisante du soleil, j'écrivais quelques mots dans mon journal. Il est agréable de se sentir presque en vacances ; encore une prochaine semaine bien chargée, et nous pourrons souffler un peu. 
Souffler, respirer, voilà peut-être tout ce dont j'aurais besoin dans les semaines à venir tant la fatigue m'étreint le cœur. Depuis quelques mois, je suis essoufflée. Comme toujours, l'endurance me manque. Mais depuis ce printemps, je n'ai même plus l'endurance du discours. Parler m'essouffle et me donne le vertige. Au bout de quelques minutes, ma voix s'épuise. Ma voix s'éteint d'avoir trop fumé. Elle n'a plus que la force d'un murmure. Je dois être en voix d'extinction : juste bonne à paresser sous les arbres, à contempler le frisson des feuilles, en silence. 

dimanche 16 juin 2019

Si ce n'est pas la pluie



Si ce n'est pas la pluie qui tombe,
ce sont les feuilles mortes
Si ce ne sont pas les feuilles mortes,
ce sont les dents
Si ce ne sont pas les dents,
ce sont les cheveux
Si ce ne sont pas les cheveux,
c'est le ciel
le ciel qui nous tombe sur la tête
Et si ce n'est pas le ciel,
C'est la nuit
la nuit qui tombe sur les corps.

mardi 11 juin 2019

Il pleut (c'est tout ce qu'il sait faire)

Il pleut dans mon monde, 
il ne cesse de pleuvoir
une goutte par seconde,
une pluie, pour s'émouvoir

Au rythme des Gymnopédies
d'une musique de pluie
à faire des rimes avec Satie
à essayer des rimes, et puis... rien.

Il pleut dans mon monde,
il ne s'arrête plus de pleuvoir
des gouttes, des secondes
des pluies, pour s'émouvoir

Après les folles fantaisies
après le beau temps, la pluie
après les rimes avec Satie
il pleut toujours, et puis...

lundi 10 juin 2019

Toutes - passeront.



Comme partent toutes les marcheuses vers leur but inconnu - toujours le même - s'étant reposées un moment sous l'arbre qui jamais ne marche.

(M. Tsvetaeva, Mon frère féminin)

vendredi 7 juin 2019

Conjugaison des silences

 - Verbe du dernier groupe -

Se silencer (au définitif)

En silence (participe absent)
silencé (toujours au passé complexe, ou au présent décomposé)

Je me silence (de temps en temps)
tu te silenceras (3 points de suspension)
il se silençait (intensément)
elle se silencerait (si et seulement si)
nous nous silençames (comme un charme, au subjectif)
vous, vous êtes silencieux (exception à aucune règle)
ils s'étaient silencés (dans le vide, courageusement)
elles vont se silencer (dans un futur sans proches)
On.s silencère.nt (ensemble)

Leçon de conjugaison des corps (sans paroles) mais soupirant.
A apprendre par cœur, si (le silence est un) possible.

Ô saisons, ô châteaux



Quelle âme est sans défauts ?

samedi 25 mai 2019

Aux heures creuses


La cigarette est le poison indispensable qui accompagne les rêveries d'une passante solitaire.

lundi 13 mai 2019

Un jour, je me quitte

comme le vent qui fait des vagues
sur le vert tendre des champs de blé

Un jour, je me quitte
comme le vol au vent des blés
des bleus à l'âme verdissant

comme les blés que le vent vogue
sur le vert bleu d'un fleuve à l'âme

comme tu veux, comme tu voiles
au vent le vide les champs les fleuves

comme tu vois, ça va ça vient
sur le vert tendre des champs de blé

en ce moment, à la vie, à l'envers
le vent, le lac, les vagues des champs
un jour de printemps

mercredi 1 mai 2019

Fête de l'absence




Dans le ciel de ma rue
Je fume
Je fume parce que
"La vie est irrespirable".

A mes ami(e)s lecteurs, lectrices, passagers, passagères, je suis absente pour un temps indéterminé. 

lundi 18 mars 2019

L'ancre de la mélancolie

Un de mes remèdes éphémères à la mélancolie est un doux poison. Puisque le vide de la mélancolie me gagne et me perds - je ne crois plus, désormais, à une guérison possible - , je fume. La fumée me permet alors, parfois, de tendre l'état mélancolique vers le vide de l'état méditatif, et/ou contemplatif. 
Je découvre en lisant L'encre de la mélancolie (merci Monsieur Starobinski) que l'ellébore, ma toxique bien-aimée des sous-bois hivernaux (que l'on peut orthographier avec ou sans "h" - comme quoi l'orthographe est une science arbitraire), était un pharmacon antique préconisé dans le traitement de cette maladie légendaire, bien que la mélancolie ne soit pas une maladie, et même si elle peut entraîner de douloureux symptômes comme la grande fatigue existentielle, ou la distillation lente de l'inertie dans tout le corps. 
La mélancholia est un sentiment perdu qui dérive du plus obscur de soi, une Nuit des temps intérieur, un jardin en ruines, l'ombre de la forêt Noire ; et les yeux en crèvent de l'avoir perçu trop tôt, dès l'aube. 

Hellébore d'un hiver passé

vendredi 8 mars 2019

D'un monde à l'autre

Comment voir le ciel en bleu quand on a devant les yeux la pourriture du monde ? 
Hier, j'ai traversé des mondes. Le matin, j'étais dans ce centre d'accueil des exilés et des miséreux ; le soir, j'étais à une soirée qui réunissait étudiants, chefs d'entreprise, équipe pédagogique : dans un univers qui concilie ouvertement, sans esprit et sans scrupule, éducation et monde de la finance. Le matin, j'écoutais des histoires douloureuses, des plaintes, des gémissements, des blessures de personnes qui peinent à exister aux yeux du monde ; le soir, j'observais la grasse attitude de personnes qui se prenaient en photo devant une machine à selfie. 
Un gouffre sépare véritablement ces univers. Le deuxième est dégoûtant, dégouline de bouffes, de costumes, de parfums. Le premier est déprimant, il sue le mal-être, le malaise, il pue parfois.
Deux extrêmes. Deux odieux extrêmes. Les uns crèvent de manque, les autres d'opulence. 
Si je me place néanmoins toujours du côté des victimes, comme Marina Tsvétaeva, je continue ma promenade, parfois rêveuse, dans une amère trop amère solitude. Aucun de ces mondes n'est désirable. Et quel monde pour le rêve, quand rêve et cauchemar ne connaissent qu'une mince, voire invisible, frontière ?


Jeter le monde à la poubelle.

lundi 4 mars 2019

La belle Hellébore fétide




Les yeux turquoise des sœurs siamoises
Font se pâmer tous les damnés
Qui tous les soirs au fond du bar
Reviennent braver la nuit tombée

Les yeux turquoise des sœurs siamoises
Sont comme deux phares où viennent s'échouer
Tous ces messieurs dans le brouillard
Venus braver leurs yeux bridés

Les yeux turquoise des sœurs siamoises
Ont vu passer tous nos aînés
Qui tous les soirs venaient les voir
Les yeux hagards pour se marier

Les yeux turquoise des sœurs siamoises
Sont un bouquet de fleurs fanées

Les yeux turquoise des sœurs siamoises
Sont un bouquet de fleurs fanées
D'avoir trop souvent vu passer
Les mêmes histoires, le bien, le mal,
Qui tous les soirs au fond du bar
Reviennent braver leurs yeux glacés

Les yeux turquoise des sœurs siamoises
Sont un bouquet de fleurs fanées
Les yeux turquoise des sœurs siamoises
Ne sont pas de ceux qu'on apprivoise
Les yeux turquoise des sœurs siamoises
Sont un bouquet de fleurs fanées

mardi 26 février 2019

Une passante


Partir ou quitter, c'est ce que l'on apprend sans cesse.


"Nous sommes tous des loups, dans la forêt profonde de l’Éternité." (M.T.)




lundi 25 février 2019

Le ciel brûle

Si vous saviez, passants, attirés
Par d'autres regards charmants
Que le mien, que de feu j'ai brûlé,
Que de vie j'ai vécu pour rien,

Que d'ardeur, que de fougue donnée
Pour une ombre soudaine ou un bruit...
Et mon coeur, vainement enflammé,
Dépeuplé, retombant en cendres.

[...]


Kotebel, 17 mai 1913.




mardi 12 février 2019

Ma forêt nuit



impassible
sous les gouttes
ne fait pas un bruit
pas un bruissement
pas même un souffle
errant
sauf la pluie
et le mauvais temps



vendredi 8 février 2019

Ma forêt ancienne




Sur le tard, je n'aime que la quiétude.
Loin de mon esprit la vanité des choses.
Dénué de ressources, il me reste la joie
De hanter encore ma forêt ancienne.

Wang Wei

mardi 5 février 2019

C'est une Old Melodie




que j'entends à longueur de Nuit

My Old Melodie

Tout contre
sa voix conte
un monde 
ancien
un lieu incertain
et qui n'est pas le mien
ni celui d'où tu viens
Une Old Melodie
dans le lointain
conte
un monde
tout contre
la Nuit.










Il faut écouter Sainkho Namtchylak.
Une immense artiste.


Tuva Blues




mercredi 30 janvier 2019

Un tableau de l'ennui.

Mille affaires m'attendent, m'obligent, me noient. Dans ces moments là, j'éprouve alors le besoin plus que vital de fuir, de partir, de quitter, de m'évader de la prison sociale. Je suis dans la mouise. Alors je repousse, je mets de côté, j'oublie un peu beaucoup, je divague, je rêve à autres choses. Je perds mon temps à écrire quelques mots. Car l'écriture est l'activité la plus inutile qui soit. Être la marionnette de son mourir-écrire, son mourécrire, de son amourécrire. Ecrire est inutile car il n'y a rien à dire tant il y a à dire : toujours la même chose.