lundi 18 mars 2019

L'ancre de la mélancolie

Un de mes remèdes éphémères à la mélancolie est un doux poison. Puisque le vide de la mélancolie me gagne et me perds - je ne crois plus, désormais, à une guérison possible - , je fume. La fumée me permet alors, parfois, de tendre l'état mélancolique vers le vide de l'état méditatif, et/ou contemplatif. 
Je découvre en lisant L'encre de la mélancolie (merci Monsieur Starobinski) que l'ellébore, ma toxique bien-aimée des sous-bois hivernaux (que l'on peut orthographier avec ou sans "h" - comme quoi l'orthographe est une science arbitraire), était un pharmacon antique préconisé dans le traitement de cette maladie légendaire, bien que la mélancolie ne soit pas une maladie, et même si elle peut entraîner de douloureux symptômes comme la grande fatigue existentielle, ou la distillation lente de l'inertie dans tout le corps. 
La mélancholia est un sentiment perdu qui dérive du plus obscur de soi, une Nuit des temps intérieur, un jardin en ruines, l'ombre de la forêt Noire ; et les yeux en crèvent de l'avoir perçu trop tôt, dès l'aube. 

Hellébore d'un hiver passé

6 commentaires:

  1. J'aime beaucoup cette publication.

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  2. Ainsi va la mélancolie, chacun(e) la sienne nichée aux tréfonds, hellébore ou bruyère.

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  3. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  4. Bonjour,cela fait un moment que tu ne donnes plus de nouvelles. Je voulais savoir comment tu vas.

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