vendredi 8 octobre 2021

Un 8 octobre sur la terre

Aujourd'hui, je pense beaucoup à JF. Quatre ans déjà. Et j'ai peut-être bien assez écrit sur le deuil etc. Mais ce jour, le réseau social facebook sur lequel on traîne de temps en temps (comme ailleurs), histoire de tromper l'ennui -- en vain, me rappelle comme chaque année que ce jour est son jour anniversaire. 

Je me suis rendue sur son mur fantôme. Depuis la dernière photo postée, sur laquelle on peut l'apercevoir assis à la terrasse d'une maison exotique, les yeux dans le vague et le visage intranquille, il n'y a rien, rien d'autre, aucun signe de lui bien évidemment.

Sur fb, les vivants s'exhibent tandis que les morts conservent leur tombeau virtuel. Ils nous laissent quelques mots et images en souvenir, afin de raviver la peine, afin que l'on verse encore quelques larmes en se remémorant le disparu. 

Je joue le jeu, comme quelques uns, de lui exprimer une pensée, d'envoyer une parole au frérot dans le néant. Je ne sais même plus son âge, j'ai arrêté de compter. Je sais seulement qu'il a quatre ans de mort, et que parfois, il vient à manquer tristement.



Paroles de Facteur Cheval

6 commentaires:

  1. I don't know how your blog disappeared from my list...I'm glad to be back. Also glad to see you on the other platforms. I remember---

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  2. Chère Elly,


    Toute la gravité du monde se suspend parfois aux fils de dérisoires souvenirs - comme autant de filins bravant le noir. Comme autant de battements miroirs, situés au milieu du soir, ni noir, ni lumière. Pas trop clairs pour laisser place aux ombres. Pas trop sombres pour filtrer la candeur. En plein minuit des interprétations changeantes. Entre les sensibles inclinaisons (à peine palpables car chargées des portées de nos espoirs) et la lisière des pensées inespérées (en parfaite raison, à l’évidence de nos savoirs perdus). Un effluve presque absent, à peine trouvé, à la manière des aveugles guidés par d’impalpables tonalités,

    nous parle. Ni source, ni torrent, mais soufflé par les brumes élevées des jours évidents. Sans passé ni futur mais senti à l’accumulation du présent et des ans.

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  3. Ne chantez pas la Mort, c'est un sujet morbide
    Le mot seul jette un froid, aussitôt qu'il est dit
    Les gens du "show-business" vous prédiront le "bide"
    C'est un sujet tabou... Pour poète maudit
    La Mort!
    La Mort!
    Je la chante et, dès lors, miracle des voyelles
    Il semble que la Mort est la soeur de l'amour
    La Mort qui nous attend, l'amour que l'on appelle
    Et si lui ne vient pas, elle viendra toujours
    La Mort
    La Mort...

    La mienne n'aura pas, comme dans le Larousse
    Un squelette, un linceul, dans la main une faux
    Mais, fille de vingt ans à chevelure rousse
    En voile de mariée, elle aura ce qu'il faut
    La Mort
    La Mort...
    De grands yeux d'océan, une voix d'ingénue
    Un sourire d'enfant sur des lèvres carmin
    Douce, elle apaisera sur sa poitrine nue
    Mes paupières brûlées, ma gueule en parchemin
    La Mort
    La Mort...

    "Requiem" de Mozart et non "Danse Macabre"
    (Pauvre valse musette au musée de Saint-Saëns!)
    La Mort c'est la beauté, c'est l'éclair vif du sabre
    C'est le doux penthotal de l'esprit et des sens
    La Mort
    La Mort...
    Et n'allez pas confondre et l'effet et la cause
    La Mort est délivrance, elle sait que le Temps
    Quotidiennement nous vole quelque chose
    La poignée de cheveux et l'ivoire des dents
    La Mort
    La Mort...

    Elle est Euthanasie, la suprême infirmière
    Elle survient, à temps, pour arrêter ce jeu
    Près du soldat blessé dans la boue des rizières
    Chez le vieillard glacé dans la chambre sans feu
    La Mort
    La Mort...
    Le Temps, c'est le tic-tac monstrueux de la montre
    La Mort, c'est l'infini dans son éternité
    Mais qu'advient-il de ceux qui vont à sa rencontre?
    Comme on gagne sa vie, nous faut-il mériter
    La Mort
    La Mort...

    La Mort?...
    Léo Ferré

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  4. J'aime assez les bêtises du facteur Cheval.

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    1. Le Facteur Cheval a ce don assez rare d'écrire des bêtises poétiques. Je l'aime beaucoup.

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  5. Merci tous de vous être arrêtés par ici. Découvrir des traces de passants et passantes m'émeut toujours beaucoup :-)

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