Aujourd'hui, je pense beaucoup à JF. Quatre ans déjà. Et j'ai peut-être bien assez écrit sur le deuil etc. Mais ce jour, le réseau social facebook sur lequel on traîne de temps en temps (comme ailleurs), histoire de tromper l'ennui -- en vain, me rappelle comme chaque année que ce jour est son jour anniversaire.
Je me suis rendue sur son mur fantôme. Depuis la dernière photo postée, sur laquelle on peut l'apercevoir assis à la terrasse d'une maison exotique, les yeux dans le vague et le visage intranquille, il n'y a rien, rien d'autre, aucun signe de lui bien évidemment.
Sur fb, les vivants s'exhibent tandis que les morts conservent leur tombeau virtuel. Ils nous laissent quelques mots et images en souvenir, afin de raviver la peine, afin que l'on verse encore quelques larmes en se remémorant le disparu.
Je joue le jeu, comme quelques uns, de lui exprimer une pensée, d'envoyer une parole au frérot dans le néant. Je ne sais même plus son âge, j'ai arrêté de compter. Je sais seulement qu'il a quatre ans de mort, et que parfois, il vient à manquer tristement.
Paroles de Facteur Cheval
I don't know how your blog disappeared from my list...I'm glad to be back. Also glad to see you on the other platforms. I remember---
RépondreSupprimer
RépondreSupprimerChère Elly,
Toute la gravité du monde se suspend parfois aux fils de dérisoires souvenirs - comme autant de filins bravant le noir. Comme autant de battements miroirs, situés au milieu du soir, ni noir, ni lumière. Pas trop clairs pour laisser place aux ombres. Pas trop sombres pour filtrer la candeur. En plein minuit des interprétations changeantes. Entre les sensibles inclinaisons (à peine palpables car chargées des portées de nos espoirs) et la lisière des pensées inespérées (en parfaite raison, à l’évidence de nos savoirs perdus). Un effluve presque absent, à peine trouvé, à la manière des aveugles guidés par d’impalpables tonalités,
nous parle. Ni source, ni torrent, mais soufflé par les brumes élevées des jours évidents. Sans passé ni futur mais senti à l’accumulation du présent et des ans.
Ne chantez pas la Mort, c'est un sujet morbide
RépondreSupprimerLe mot seul jette un froid, aussitôt qu'il est dit
Les gens du "show-business" vous prédiront le "bide"
C'est un sujet tabou... Pour poète maudit
La Mort!
La Mort!
Je la chante et, dès lors, miracle des voyelles
Il semble que la Mort est la soeur de l'amour
La Mort qui nous attend, l'amour que l'on appelle
Et si lui ne vient pas, elle viendra toujours
La Mort
La Mort...
La mienne n'aura pas, comme dans le Larousse
Un squelette, un linceul, dans la main une faux
Mais, fille de vingt ans à chevelure rousse
En voile de mariée, elle aura ce qu'il faut
La Mort
La Mort...
De grands yeux d'océan, une voix d'ingénue
Un sourire d'enfant sur des lèvres carmin
Douce, elle apaisera sur sa poitrine nue
Mes paupières brûlées, ma gueule en parchemin
La Mort
La Mort...
"Requiem" de Mozart et non "Danse Macabre"
(Pauvre valse musette au musée de Saint-Saëns!)
La Mort c'est la beauté, c'est l'éclair vif du sabre
C'est le doux penthotal de l'esprit et des sens
La Mort
La Mort...
Et n'allez pas confondre et l'effet et la cause
La Mort est délivrance, elle sait que le Temps
Quotidiennement nous vole quelque chose
La poignée de cheveux et l'ivoire des dents
La Mort
La Mort...
Elle est Euthanasie, la suprême infirmière
Elle survient, à temps, pour arrêter ce jeu
Près du soldat blessé dans la boue des rizières
Chez le vieillard glacé dans la chambre sans feu
La Mort
La Mort...
Le Temps, c'est le tic-tac monstrueux de la montre
La Mort, c'est l'infini dans son éternité
Mais qu'advient-il de ceux qui vont à sa rencontre?
Comme on gagne sa vie, nous faut-il mériter
La Mort
La Mort...
La Mort?...
Léo Ferré
J'aime assez les bêtises du facteur Cheval.
RépondreSupprimerLe Facteur Cheval a ce don assez rare d'écrire des bêtises poétiques. Je l'aime beaucoup.
SupprimerMerci tous de vous être arrêtés par ici. Découvrir des traces de passants et passantes m'émeut toujours beaucoup :-)
RépondreSupprimer