dimanche 18 juillet 2021
Mais tout de même, reprenons la route
vendredi 9 juillet 2021
Et j'ai assez voyagé
assez vu senti entendu
mais sans doute pas assez lu
et à la fois bien trop lu - tous ces livres qui donnent le vertige - si ce n'est la nausée
on pourrait en construire des demeures de papier
des châteaux de livres en veux-tu en voilà
des palais de lettres à perte de vue
tout s'écroulerait au premier déluge
et tout ce monde qui écrit - toutes ces écritures
romanesques intellectuelles fictives auto-fictives fantasy polar essai haïku poésie etc. etc.
ça fait quelque chose
ça ferait un grand feu de joie
car le chant du monde n'a pas besoin de mots
en fin de compte
mardi 6 juillet 2021
Il y a longtemps déjà
il était un soir ordinaire
j’écrivais une poésie pour l’allumeur de réverbères,
car l’allumeur de réverbères est celui qui nous rêvait
d’autres horizons, d’autres hasards, d’autres ciels inattendus.
Dans les villes tentaculaires
par les ruelles emmêlées
l’allumeur de réverbères
gardien des univers-nuits
ombrait des éternuités.
Des Illuminations
scintillaient les pupilles
Phare bougie halo blafard
Signes-feux aux naufragés
des quotidiens des jours austères
L'allumeur de réverbères éclairait des chemins
dans les routines existentielles.
Il allumait des rêves
des songes des déroutes
des fleuves infinis
des cernes jusqu'au cou
et des voix sans issue
des nuits à dormir debout
des nuits à tomber des nues
des brumes des brouillards
des soirées des impasses
et des oiseaux nocturnes
des bancs obscurs des parkings
des soi des ténèbres
des bleu-nuits des nuits noires
des solitudes marines
et des illusions des chimères.
Il veillait aux fenêtres endormies
quand la nuit, tous les chagrins sont gris.
Il y a longtemps déjà, il était un soir ordinaire
ma poésie pour l’allumeur de réverbères
a sombré dans une histoire très passée.
Comme l’allumeur de réverbères, a-t-elle seulement existé ?
Je n’ai pas connu
l’allumeur des nuits blanches
et des happy hour
des lueurs crépusculaires
et des faces cachées de la lune.
Il ne reste plus désormais
que des réverbères électriques
comme des roues fantômes
qui trônent dans le vide
dans les squares esseulés
des lumières orphelines.
Et je sais une chose à présent :
il est des âges où nous ne croyons plus
depuis longtemps déjà nous n’attendons plus
naïfs comme des enfants
que le monde s’éclaire.