dimanche 26 juillet 2020

Un samedi 25 juillet sur la Terre

Au lac, ce jour. Tandis que je lis les "Choses de l'amour", un chapitre fameux des fameuses Pensées d'une Amazone, un couple s'est mis à danser. 


 L'amour, cet héroïsme démodé.

En lisant cet aphorisme, je me suis dit que je pourrais aisément me qualifier d'héroïne démodée de l'amour : pour une fois, je pourrais m'apposer cette étiquette. Elle me plaît.


Et comment ne pas aimer l'amour qui, chaque jour, nous laisse insatisfaits ?

Seul me convient le climat de son corps.

Toi, - l'heureux malheur de ma vie.


Je songerais à éloigner mon livre des chats, et à le couvrir avant qu'il ne tombe en miettes.


Le corps, âme palpable.


vendredi 17 juillet 2020

Portrait d'un bouquiniste



Il boite à l'écart du monde
et seul, dans sa boutique sans âge
le bouquiniste dépoussière ses livres
les présente aux passants.

Sa main droite est atrophiée
c'est la main gauche qui oeuvre
patiemment, lentement, laborieusement.

Sa voix est douce et calme, un murmure
à peine audible
dans le brouhaha des contemporains.

Elle a quelque chose de passé
comme un livre rare et ancien.











Librairie sans chichi


Et pendant un temps suspendu, la passante s'adonne à la lecture de la correspondance de Lou Andréas Salomé.




mardi 7 juillet 2020

Une nostalgie de l'absence

Nous regardons toujours vers le passé. Même les souvenirs sans intérêts nous égayent parfois. Cette injonction à vivre dans le présent, à se focaliser sur le présent selon l'idée que le passé n'existe plus et que le futur n'existe pas encore, me paraît impossible. Je crois que ce qu'il y a de plus vivace dans le temps, c'est notre passé, tout ce que notre mémoire ressasse, de manière quasi-obsessionnelle, au fil des jours, au fil des sensations, ou des événements plus ou moins impromptus qui scandent notre chemin intranquille. Un mot, un parfum, un film, le titre d'un livre, une chanson, et nous voilà replongés à mille lieux du présent ; un présent qui s'estompe pour se tenir en arrière-plan, comme une simple rumeur, un bruit de fond, un paysage brumeux. Ainsi mes pensées se tournent souvent vers le passé : et ce sentiment de nostalgie (qui n'est qu'une forme particulière de mélancolie, à en lire Jean Starobinski) m'assaille régulièrement, m'étreint le cœur, habille mon âme. 


vendredi 3 juillet 2020

Journal d'une passante (rien de plus)

Aux lecteurs ou lectrices qui pensaient peut-être parcourir une suite au Journal d'une passante dans le confinement (genre : n°2), je n'ai aucune excuse. J'ai pour habitude l'inachèvement. Par ailleurs, les jours et les nuits défilent à une vitesse ordinaire : et le temps, et le goût manquent parfois souvent. Des périodes sans. 
Ecrire : pourtant. Ecrire, encore. Ecrire un peu, on y revient pour je ne sais quelle raison. Ecrire peut-être pour ne pas se sentir mourir, ou pour ne pas oublier.



Une passante ordinaire