Nous regardons toujours vers le passé. Même les souvenirs sans intérêts nous égayent parfois. Cette injonction à vivre dans le présent, à se focaliser sur le présent selon l'idée que le passé n'existe plus et que le futur n'existe pas encore, me paraît impossible. Je crois que ce qu'il y a de plus vivace dans le temps, c'est notre passé, tout ce que notre mémoire ressasse, de manière quasi-obsessionnelle, au fil des jours, au fil des sensations, ou des événements plus ou moins impromptus qui scandent notre chemin intranquille. Un mot, un parfum, un film, le titre d'un livre, une chanson, et nous voilà replongés à mille lieux du présent ; un présent qui s'estompe pour se tenir en arrière-plan, comme une simple rumeur, un bruit de fond, un paysage brumeux. Ainsi mes pensées se tournent souvent vers le passé : et ce sentiment de nostalgie (qui n'est qu'une forme particulière de mélancolie, à en lire Jean Starobinski) m'assaille régulièrement, m'étreint le cœur, habille mon âme.
Oui, le présent réclame une concentration que le passé a tôt fait de dissiper, nous sommes ainsi...
RépondreSupprimerJe comprends cela tout à fait, et je partage ton point de vue. Le présent c'est de la fabrique à passé.et le passè demeure ce qu'il y a de moins improbable.
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