Je suis un hasard solitaire dans cet espace de pénombre et de rituels.
Miyó Vestrini, Grenade dans la bouche.
L'extrême contemporain, 2023.
Je suis un hasard solitaire dans cet espace de pénombre et de rituels.
Miyó Vestrini, Grenade dans la bouche.
L'extrême contemporain, 2023.
Puis, s'emmurer dans le silence, le retenir tout contre soi, tout contre, devenir sourd à la rumeur ambiante, briser le bruit. Couper le souffle quand tout tombe à l'eau, frissonner dans le brin d'air et renaître végétal. Donner de la voix au rien, vider la parole, ne plus dire une seule image, jeter l'encre et s'évanouir dans la nuit.
L'asile est toujours temporaire,
disent les ombres des fleuves et des rivières.
Un jour ou l'autre,
comme une idée qui se noie dans l'immensité,
le temps s'évanuit dans la brume.
Il n'y a plus d'asile où se réfugier,
mais un je-ne-sais-quoi-et-presque-rien,
peut-être tout un poème
qui demeure inaccessible
à la grande majorité.
J'ai aimé me promener vers la fin de l'été, quand les soirées étaient plus douces et la chaleur moins assommante, près du fleuve qui ressemblait, comme deux gouttes d'eau, à l'amour.
La tour de Babel m'apparaît bien loin dans mes souvenirs, et j'ai quitté tant de ciels.
A présent, je réside au bord d'un fleuve, à l'heure bleue, tout près de ma nuit.