samedi 23 mars 2024

Les Contes de la lune vague après la pluie





Le monde des vivants, notre monde flottant, est si fragile, si prompt à disparaître, si irréel en somme : seule une fine épaisseur le sépare des fantômes.

Corinne Atlan, in Petit éloge des brumes.

lundi 19 février 2024

Tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de se taire

Puis, s'emmurer dans le silence, le retenir tout contre soi, tout contre, devenir sourd à la rumeur ambiante, briser le bruit. Couper le souffle quand tout tombe à l'eau, frissonner dans le brin d'air et renaître végétal. Donner de la voix au rien, vider la parole, ne plus dire une seule image, jeter l'encre et s'évanouir dans la nuit. 




dimanche 28 janvier 2024

Aux évanuissants

   L'asile est toujours temporaire, 

disent les ombres des fleuves et des rivières. 

Un jour ou l'autre, 

comme une idée qui se noie dans l'immensité, 

le temps s'évanuit dans la brume. 

Il n'y a plus d'asile où se réfugier,

mais un je-ne-sais-quoi-et-presque-rien,

peut-être tout un poème

qui demeure inaccessible

à la grande majorité.






samedi 27 janvier 2024

Asile fluvial

J'ai aimé me promener vers la fin de l'été, quand les soirées étaient plus douces et la chaleur moins assommante, près du fleuve qui ressemblait, comme deux gouttes d'eau, à l'amour. 

La tour de Babel m'apparaît bien loin dans mes souvenirs, et j'ai quitté tant de ciels.

A présent, je réside au bord d'un fleuve, à l'heure bleue, tout près de ma nuit.