Flânons encore ensemble quelques heures. Nous savons être sur le déclin, nous savons la fin si proche, si prête. Dans quelques minutes, dans quelques secondes, ce n'est que l'espace de quelques jours dans une éternuité. Et L'air du temps n'est qu'un fragment d'éthernité. (J'écrivais cette phrase il y a des lustres.)
Apprenons à flâner encore un peu. Développons le sens de la flânerie, indéfiniment, car c'est tout ce que nous savons faire, heureusement. Nous liserons entre les lignes, et nous cueillerons des pensées sauvages, dans les ombres des ruelles, à la terrasse des murmures, comme un moment dans une nuit, à capter l'insolite des journées ordinaires.
L'allumeur de réverbères n'est plus et nous finirons comme lui, depuis longtemps déjà, à disparaître. Reste, peut-être, un léger soupçon de rêves jaunis, comme les pages abîmées d'un livre très ancien. Nous les tournoierons en diagonale et dans tous les sens. Nous déploierons la poussière de nos âges pas encore vieux, même s'il est presque minuit trop tard.
Mais tout de même, reprenons la route ensemble, et le plus lentement possible. Suivons le lit du fleuve et son delta immense. Nous nous retrouverons peut-être, perdus dans un instant de flânerie. Comme si nous y étions, là-bas, nous fermerons les yeux, nous guetterons le vent burlesque, des fois qu'il ferait encore tinter le carillon chinois.
What a great picture!! Superbe!
RépondreSupprimerThank you very much !
SupprimerLe texte est à la hauteur de l’image
RépondreSupprimerJ'essaie de faire aussi bien que kwarkito :-)
SupprimerMerci à toi !
Proposition d'un cheminement particulier, voire scandaleux - une apathie savante pour avancer sans la douleur de la symbolisation (occidentale?), un laisser venir, une imprégnation de l'humide -.
RépondreSupprimerUn cheminement sans chemin, peut-être vers l'égarement.
SupprimerTrès beau texte et photo à l'avenant
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