Quand vous grandissez entouré de fantômes, quand une des deux personnes
qui vous a donné le jour est repartie dans la nuit, et que vous ne vous
souvenez pas l’avoir vue, ni vivante, ni morte, il en résulte un certain
sentiment d’étrangeté au monde qui n’empêche pas la joie, ni les grands
bonheurs de l’enfance, mais qui tout de même est là, et tapisse de nuit
tout ce que vous regardez. Cela modifie votre façon d’être dans le
monde, et je crois que cela crée les conditions d’une écriture : une
écriture qui admet la nuit, qui ne refuse pas l’obscur, et c’est ce que
je voulais raconter sur la mélancolie.(…) On ne fait pas son deuil,
c’est une expression abominable, mais on fait avec le deuil, et on est
fait par le deuil. Certains s’en remettent, mais il arrive que d’autres
se laissent mourir avec leur mort, dans leur mort, et n’en reviennent
pas. Et puis certains en reviennent, mais demeure en eux, une béance, un
blanc.
Sarah Chiche
Ah quel beau texte !
RépondreSupprimerI like this post very much--- And the cat does seem a bit melancholy. Or perhaps a bit hungry.
RépondreSupprimerIl est adorable ce chaton... Et j'aime bien ce texte aussi. Gros bisou et à bientôt (les vacances arrivent 😊 on se fera un apéro chez moi)
RépondreSupprimerHello Florence, oui avec plaisir ! Bises :-)
Supprimer