mardi 8 juin 2021

in absentia





J'ai pris le train à reculons,

j’ai pris le train en marche arrière.

Quai des brumes

Gare aux réminiscences

Départ pour les contresens

Contrées disparues – lieux communs – histoires ordinaires.

Mondes à trop grande vitesse

Je n’ai pas vu les années passer – un comble pour une passante.




Il était un jour, j'ai embarqué à bord d’un TER

(Train de l’Éternel Retour)

- Train fantôme de l'extrême Orient Express -

pour remonter dans la nuit des temps.

Sens inverse

Demi-tour

À rebours.

Voyage à l'envers du décor,

intérieur à contre-courant.

Blaise, dis, sommes-nous encore loin du passé antérieur ?



Elly, il n'y a plus de compartiments fumeurs.



Grenoble – Chambéry – Annecy – Cluses

C’est mon Transsibérien, mon trajet sensible,

mon train de vie très passé.

A contre-jour

Encore une éternuité qui s'est écroulée avant que je ne prenne un billet de non-retour.

Échappée belle 

Au cœur des ténèbres : vers les pays des monts et des lacs.

Pause – arrêt – arrivée de toujours – méditation au Café de la Gare.

Là-bas,

une ado d’autrefois attendait encore,

et ô combien de cafés, combien de cigarettes, combien d'heures suspendues.





3 commentaires:

  1. Quel beau texte ! même si c'est pour remonter le passé, un voyage en train reste un transport, un moment de suspens de méditation et de possible transformation. En tout cas, cela t'inspire de belles lignes et de belles images

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  2. I'm a bit suspicious of the translation, but I really enjoyed this post. Well done, Elly!

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  3. Je renoue avec le train des liens égarés pendant quelques années (petite fille de chef de gare, pour moi ce furent les tunnels du massif central, ombre/lumière, ombre/lumière,... devenu depuis un an Bordeaux/Toulouse, Toulouse/Bordeaux, ... transport de belles lettres !)

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