dimanche 26 août 2018

Samedi 26 août

 j'eus envie d'aller prendre un bain de foule en compagnie de ma vieille camarade S., journaliste baroudeuse indépendante, dans la grande ville de Grenoble. Il s'y tenait, durant quelques jours, l'Université d'été solidaire et rebelle des mouvements sociaux et citoyens (ce fut tout un programme...) ! 
J'eus  le loisir de revisiter Stendhal, la fac que je fréquentais en dilettante il y a bien longtemps. La manifestation se déroulait là-bas, dans une ambiance relativement joyeuse et festive, malgré la présence de quelques militants énervés.
Suivant S., qui connaissait nombre de personnes, personnalités, activistes en tous genres, vieux professeur de fac à la retraite, etc., me disant "c'est toujours les mêmes que l'on voit" ; je me prenais, à ses côtés, pour une photographe reporter.

Quelques images donc de cette folle journée :


Environ 13h, arrivée quelque part à Grenoble. Comme d'habitude, je circule toujours sans GPS (Ni Groupe, ni Personne, Sans-famille).


Un peu plus tard sur le campus, nos regards sont attirés par un groupe de batuqueiros.
Ils joueront en fin de journée au jardin de ville, nous informe la personne en fauteuil roulant.
Le bar est fermé, il a migré au jardin de ville pour la grande fête de ce soir.


Tandis que nous nous avançons vers les stands d'asso alternatives, de librairies alternatives, de presses alternatives, un curieux personnage nous arrête. 


C'est un poéticien, représentant officiel du Ministère du bonheur, de la contemplation, et de l'exploration des petits mondes. Son discours était aux normes iso 80 milles et des poussières, garanti bio, sans gluten, mais pouvant contenir des traces du mot arachide. Parmi les préconisations du ministère, il y avait l'obligation d'adopter un escargot afin que la gentille bête nous enseigne la lenteur.
Bien entendu, nous avons accepté de nous laisser poétiser.


Ce sont toujours les mêmes associations.


.Je n'ai pas trouvé la voie du milieu.





Un lecteur d'appareil numérique.


Nous assistons à une conférence. Dès le premier discours, je m'assoupis.
Mais une intervenante racisée, particulièrement remontée, et s'adressant au public blanc en pointant son doigt accusateur, m'a brusquement réveillée. Il faut arrêter, dit-elle, de se focaliser sur le front national, mais par contre, il ne faut pas oublier que les premières victimes de tous les blancs même dits de gauches sont les non-blancs.
La pâle étrangère avait envie de lui demander pourquoi elle catégorisait la société de manière aussi simpliste et binaire. Et puis, je me suis dit à quoi bon ? Elle a été vivement applaudie. Le public est convaincu : cette société se divise entre blancs et non-blancs.


Heureusement, la Nuit approche et nous nous rendons au jardin de ville. Là-bas, la société se divise aussi en deux catégories (à mes yeux) : les buveurs de bière et les buveurs de vin.


A certaines heures, je ne vois plus très clair.


Mon voisin de trottoir me demandera une cigarette, et me remerciera en disant Mademoiselle


Il faut croire que dans la Nuit, les madames paraissent demoiselles.

1 commentaire:

  1. Your post struck many chords with me-- Regardless of one's past, revisiting it is rarely as fulfilling as we might want. It seems that entire cultures are divided. And we all want to look younger in the night... By the way, the long shot of the man with the beard looking at his computer in the chair seemed more like someone who regretted something staring into space. A most interesting post, Elly.

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